Réinventons nos Places!, projet initié par la Mairie de Paris, vise à réaménager sept places emblématiques de la ville : Bastille, Fêtes, Gambetta, Italie, Madeleine, Nation et Panthéon afin de créer des lieux pour toutes et tous, conviviaux, apaisés et bienveillants. Cette démarche sur les places est l’occasion pour les ParisiennEs et usagerEs de participer activement à la réinvention de ces espaces en transformation afin de « fabriquer la ville » ensemble.

Nous sommes donc venus plusieurs fois en résidence, individuellement ou en groupe, pour des temps d’observation, de construction, d’activation et de tests sur place en mars, octobre et novembre 2017. En parallèle, nous avons mis en place une permanence architecturale sur site avec deux personnes présentes une fois par semaine pour recueillir des informations et faire évoluer le projet.

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Réinventons les places – Place de la Madeleine

• Les Monumentales : une équipe recomposée.

Pour les besoins de cet appel d’offre, nous avons constitué une équipe de maitrise d’œuvre pluridisciplinaire, constitué par la mandataire Emma Blanc Paysagiste, Genre et Ville : bureau d’étude spécialisé en égalité et genre, Albert et Co : acteur de l’insertion et Ligne BE : bureaux d’étude en développement durable.

Les Monumentales est le nom que nous avons choisi pour notre groupe dans le respect et l’ambition que portent les places du Panthéon et de la Madeleine sur lesquelles nous travaillons. Notre approche est transversale : historique, économique, culturelle, écologique et sociale.

• Du parking à l’espace public : lentement mais sûrement

La ville de Paris a acté en 2015 de rendre piétonnes les contre-allées longeant l’église, réservées autrefois au stationnement automobile. Elle nous a ensuite missionné pour occuper temporairement les lieux afin de questionner le type d’espace public qui pourrait y naître, et à quels types d’usages il pourrait être dédié. Cette démarche expérimentale répond à la volonté d’introduire plus de flexibilité et de résilience dans les projets urbains.

• Des collaborations sur les chantiers

Nous avons contacté plusieurs artistes et acteurs créatifs, pour travailler ensemble et trouver de nouvelles idées pour la création de mobiliers pour un espace public temporaire. Ainsi nous étions accompagné selon les projets d’ Emmanuelle Guyard pour la partie graphisme, Clémentine Pellegrin pour les « vitraux urbains », et Matteo Garcia, pour ses prouesses en matière de recomposition utile de barrière Vauban.

Le processus créatif : des phases bien distinctes pour un projet global

• Observer et analyser en immersion sur site

Nous avons réalisé une analyse sensible de la place de la Madeleine : une approche multidimensionnelle basée sur le ressenti de l’espace. Les perceptions du bruit, de l’ensoleillement, les usages formels et informels sont croisés avec des données urbaines plus classiques. Pour cela, deux personnes étaient en poste sur la place de la Madeleine dans un container aménager pour l’occasion. Leur mission première était de collecter et discuter avec un maximum d’usagers de la place : passants, riverains, travailleurs, touristes.

Au cœur de ce quartier d’affaires le vide autour de l’église de la Madeleine fait que cette place n’est ni vécue, ni perçue comme une place publique. Encombré, peu lisible, bruyant et ne proposant que très peu d’aménités, l’espace ne vit à première vue qu’au rythme des traversées des travailleuses et travailleurs, des pauses déjeuner et des visites de l’église. De nombreuses activités y sont pourtant présentes sans être visibles : sous la place et dans le socle de l’église, des associations et des services municipaux font partie intégrante de la vie locale.

 

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• Prendre possession d’un site de grande échelle

Nous avons imaginé des mobiliers circulaires, respectant la proportion des colonnes de l’église (diamètre 2,10m), à différentes hauteurs et proposant de nouveaux usages. Nous y avons ajouté des pièces métalliques abstraites, ne prédéterminant ni les usages ni les usagerEs.

• Le chantier ouvert comme outil de démonstration

Fin septembre 2017, notre première action s’est faite sous forme de chantier ouvert durant deux semaines. En opérant directement dans l’espace public, nous avons donné à voir un autre regard sur le processus de la transformation urbaine. L’atelier de menuiserie à ciel ouvert, dans tout ce qu’il a d’inhabituel, a montré les femmes et les hommes à l’œuvre et permis aux usagerEs de la place de suivre l’évolution quotidienne du chantier, offrant des temps d’échanges précieux.

• Expérimentation in situ

Durant 4 semaines consécutives, nous avons déplacé la série de modules autour de l’église, pour donner la mesure des espaces rendus piétons et engager les actrices et acteurs de la place dans cette réflexion collective. Cette expérimentation a démontré une très forte fréquentation sur le parvis Nord. En comparaison, nous prenons conscience que les contre-allées, moins fréquentées, nécessite des usages à inventer et un espace résolument piéton à signaler.

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• Les nouveaux usages possibles

Suite à la première expérimentation, les observations révèlent une forte utilisation de l’aménagement, sujette aux temporalités des bureaux qui l’entourent. Une dissymétrie des ambiances spatiales confère à chaque espace de la place une identité spécifique, propice au travail, au repos ou au jeu par exemple. Prenant compte des observations faites par les usagerEs nous proposons un mobilier plus lisible et plus confortable que le précédent.

• Accueillir l’imprévu et encourager les rencontres

Nous avons décidé d’investir pleinement le parvis Nord pour confirmer son potentiel en développant une série de mobiliers inclusifs (tables, plage, banc métropolitain) de très grande échelle (envergure 6,4m), pour s’accorder avec les dimensions de la place.

En complément, nous avons souhaité préfigurer de nouveaux dispositifs spatiaux mettant en scène le son et la lumière. Pour cela, nous avons mis en place des éléments connectés aux assises : des vitraux urbains. Ces formes abstraites isolent du bruit et invitent habitantEs et passantEs à faire une pause.

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• Transmission de nos informations

Notre travail sur les usages s’effectue en collaboration et en complémentarité du projet plus global de réaménagement de la place. L’analyse fine de terrain et les retours collectés depuis le mois de mars viennent enrichir l’étude de l’équipe en charge de ce réaménagement. Nos installations resteront en place jusqu’au début du chantier global (début des travaux prévu pour octobre 2018) pour accompagner la transformation de ce nouvel espace public.

Encore un grand merci à toute l’équipe des Monumentales.
À Matteo et Clémentine et à leur mains artistiques.
Au services techniques de la ville, pour leur disponibilité.
À notre fine équipe bulding team mobilisée sur les places parisiennes, on a toujours autant de plaisir à partager des moments de construction avec vous !

23 Comments

  • Pierre Pontecaille dit :

    Bonjour,

    Anciennement étudiant à l’Ecole d’Urbanisme de Paris, je travaille à titre personnel sur la féminisation des noms de rues à Paris et les actions menées par la Ville pour la promotion de l’égalité femmes/hommes plus largement.

    Ayant récemment pris connaissance de vos interventions, j’aurais souhaité pouvoir échanger rapidement avec vous pour mieux cerner votre travail, et connaître la place que vous accordez à la notion de genre dans la conception des places parisiennes.

    Je reste disponible pour toute information complémentaire, et vous remercie d’avance pour l’attention portée à ma demande.

    Respectueusement,

    Pierre Pontecaille

  • Romuald dit :

    Vous en avez encore beaucoup des idées de merde pour finir de transformer Paris en verrue ?

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