C’est face au sommet grandiose de la Meije que l’association Les Augures, accompagnée de Jérôme Delormas, Nathalie Viot et Stéphane Sauzedde, imaginent un projet de résidence pour artistes autour des enjeux croisés de l’écologie, la culture et la haute montagne. Nous les avons accompagnés dans un projet de transformation de l’ancienne école du village puis sur la première phase d’occupation du bâtiment, en installant une base vie faite de matériaux de réemploi et de feutre biosourcé du Massif Central.
Avec Aurélien Bouvard, architecte.
1/3 – Matériau
>>> Réemploi de garde-corps et feutre
Pas longtemps avant d’avoir démarré ce projet, nous avons été formateurs sur les question de réemploi pendant une semaine de workshop pour le centre de formation Aplomb, basé en Isère. Nous avons pu expérimenté avec les stagiaires le réemploi d’anciens garde-corps pompiers en aluminium, et nous avons tellement apprécié cette ressource que nous en avons fait le gisement principal de ce projet au Chazelet. C’est en gardant tout ou partie de ces éléments légers que le dessin a émergé. Avec l’utilisation du feutre du Massif central de la coopérative Terre de laine, le projet en ainsi en cohérence avec les objectifs fixés par l’association. Il témoigne aussi auprès des habitant.es et des gens de passages des réflexions actuelles sur l’architecture et els limites de logiques extractivistes, une pédagogie par l’exemple dans un lieu qui a vocation à devenir un centre de ressources.
2/3 – Process
>>> Méthodologie et base vie
Les acteurices du projet n’ont pas encore le budget pour réhabiliter ce bâtiment, mais ont néanmoins besoin de se donner un horizon pour avancer. Nous avons donc réalisé une étude, une esquisse et un phasage potentiel des travaux avec Aurélien Bouvard, architecte grenoblois. Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement, c’est comment occuper ce bâtiment et le faire vivre avant même la temporalité plus classique du projet d’architecture. Nous avons donc co-écrit le programme du bâtiment ainsi que définit plusieurs scénarios, notamment liés à de potentiels montants de travaux que l’association pourrait obtenir. Ce phasage se décline au présent puisqu’il inclut une réflexion sur l’habitabilité du lieu dès maintenant.
3/3 – Situation
>>> Cabanes et base vie
Nous avons donc élaboré ensemble l’idée d’une « base vie » dans une petite partie seulement du bâtiment, un lieu qui permet d’accueillir de potentiel.les résident.es et démarrer, préfigurer au moins le futur projet d’acceuil. Une cuisine, un poêle à bois, un coup de blanc et quelques mobilier dont ces deux lits cabanes / rangement / bancs : voilà le minimum nécessaire dans lieu pensé comme un refuge de montagne. Tout cela a été réalisé en chantier participatif en intégrant l’équipe du projet ainsi que des habitant.es de passage.
