Du 16 avril au 26 mai, le Collectif Etc était à Venise, pour construire la scénographie du Pavillon Français de la 16ème Biennale Internationale d’Architecture, sur une invitation des commissaires de cette année, l’agence Encore Heureux.

Ce fût six semaines d’activités frénétiques, avec deux principaux lieux d’actions pour nous, indissociables et complémentaires l’un de l’autre dans le cadre de cette biennale :

  • le premier lieu, sur l’ile de Venise, au bout des Giardini, est le Pavillon Français. Nous y avons construit la scénographie de l’exposition portée cette année par l’agence Encore Heureux, dont la proposition a été de mettre en valeur dix dynamiques architecturales pionnières situées aux quatre coins de la France : « Lieux infinis, construire des bâtiments ou des lieux ».
    >>> La Biennale di Venezia 2018, le Pavillon français, «Lieux Infinis».

Nous étions accompagnés pour cette belle aventure des tontons de l’Arbre à Cuire, d’amis constructeurs, de bénévoles éclairés, de Compagnes&Compagnons et de bien d’autres.

Toutes les informations sont accessibles dans le dossier de presse et sur le site internet dédié à « Lieux Infinis ».

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© CYRUS CORNUT

Pour accompagner la lecture de ce post, nous vous conseillons de mettre un peu de musique.
Ce premier EP de cinq titres, nous l’avons composé et enregistré sur place.
Merci aux « artistes » pour leurs collaborations enflammées !

 


I – LA BIENNALE DI VENEZIA, LE PAVILLON FRANÇAIS,«LIEUX INFINIS»

Cette année, l’agence Encore Heureux a été sélectionnée comme commissaire de l’exposition du Pavillon Français de la 16ème Biennale d’Architecture de Venise.  Ses commissaires ont proposé de présenter ce  qu’ils ont appelé 10 «lieux infinis». Comme les graphistes de deValence, nous avions répondu à leur côté à l’appel d’offre lancé quelques moins plus tôt par l’Institut Français, en tant que scénographes associés et constructeurs.

« Les lieux infinis sont des lieux pionniers qui explorent et expérimentent des processus collectifs pour habiter le monde et construire des communs. Des lieux ouverts, possibles, non-finis, qui instaurent des espaces de liberté où se cherchent des alternatives. Des lieux difficiles à définir car leur caractère principal est l’ouverture sur l’imprévu pour construire sans fin le possible à venir. Confrontés aux défis immenses de notre époque où les transitions écologiques peinent face à la domination de l’économie marchande, aux replis identitaires et à l’autoritarisme, il est urgent d’espérer. De s’inspirer d’expériences parfois éphémères mais concrètes et solidaires. »
Encore Heureux.

 

• LA SCÉNOGRAPHIE : COMPOSITION À PARTIR DE L’ŒUVRE DE XAVIER VEILHAN

En 2017, pour la Biennale d’Art, l’artiste Xavier Veilhan monte un studio temporaire dans le Pavillon Français, renommé à cette occasion Studio Venezia. Des centaines de plaques de contre-plaqué okoumé sont utilisées pour réaliser cette sculpture de son et de lumière. Se pose alors une question simple : que faire de tous ces mètres cubes de matériaux une fois l’exposition terminée ? L’idée du réemploi n’est pas nouvelle, mais est un sujet d’attention particulière pour Encore Heureux. L’opportunité est simple de s’emparer de ses matériaux pour écrire une suite après tous ces océans traversés.

« Concernant le CP okoumé dont le bois provient du Gabon, Guinée et Cameroun :  Sur 1,8 million de m3 utilisés en Europe, 400 000 m3 y sont fabriqués, dont 325 000 m3 en France (18 % du total), et 1,4 million de m3 viennent d’ailleurs dont 350 000 m3 du Brésil  »
Le moniteur – jurisprudence n° 08-D-12 du 21 mai 2008

Démontée et stockée par des entreprises locales, le Studio Venezia constitue la matière première pour construire l’espace de l’exposition Lieux Infinis. Une grande partie du nouveau projet est ainsi construite in situ avec ces ressources. Cette économie de temps, de moyens et d’énergie répond notamment aux enjeux budgétaires et temporels du projet.

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• LE CABINET DE CURIOSITÉ : ARMURE, RENARD ET TROTTINETTE

Dix lieux sont mis en lumière dans cette exposition : Le Centquatre (Paris), L’Hôtel Pasteur (Rennes), La Grande Halle (Colombelles), Les Ateliers Médicis (Clichy sous bois – Montfermeil), La Friche Belle de Mai (Marseille), Le Tri Postal (Avignon), Les Grands Voisins (Paris), Le 6B (Saint-Denis), La Convention (Auch), La Ferme du Bonheur (Nanterre).
Le récit de chacun d’eux prend la forme d’un dispositif imaginés et dessinés comme un cabinet de curiosité géant par Encore Heureux. Quatre niveaux de lecture sont alors possibles, une fois l’ensemble embrassé : les dessins processuels de Jochen Gerner, les coupes-maquettes de Make it, les films intégrés de Ronan Letourneur, et une multitudes d’objets quotidiens piochés dans tous ces lieux racontant son histoire, sa vie et son action. Nous avons alors assuré la construction de cet espace, à partir de charpentes préfabriquées par Cenoman, tandis que Straat avait en charge l’accrochage des six cents objets sélectionnés, tout cela sous la direction avisée des commissaires.

« Le choix de ces dix lieux est issu de rencontres fortes que nous avons faites dans nos vies d’architectes. Ayant parfois contribué à leur existence passée ou future, nous sommes sensibles à ce qu’ils sont et touchés par ceux qui les font vivre. Ils sont de nature et de fonctionnement très divers, étendus sur plusieurs hectares ou circonscrits dans quelques centaines de mètres carrés. Certains existent depuis des décennies, tandis que d’autres sont en devenir. »
Encore Heureux.

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• INFINITÉ DE LIEUX ET DE PENSÉES

Les deux pièces latérales explorent la notion de lieu infini, à travers des paroles d’acteurs d’une côté mis en dessins par Jochen Gerner, et par une géographie possible de ces lieux de l’autre, mis photographiquement en scène par Alexa Brunet. Viennent alors s’y ajouter le catalogue l’exposition, ouvrage collectif sous la direction d’Encore Heureux, aux Éditions B42, permettant de prendre du recul par rapport aux mouvements en cours à travers de nombreux témoignages ; et un atlas mondial collaboratif, que les visiteurs sont invités à  compléter en y ajoutant d’autres lieux infinis.

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•  L’ATELIER : INSPIRATION LOCALE ET THÉ À LA MENTHE

Espace libre, l’atelier a été pensé aussi bien comme lieu de résidence pour les 10 lieux infinis, que comme un espace disponible, permettant l’organisation d’évènements multiples tout au long de la biennale. Au jour le jour, la programmation y est affichée. C’est l’occasion de présenter au public la Caserma Pepe, ce onzième lieu situé non loin de là. Les activités qui y sont proposées ainsi que les évènements à ne pas manquer s’insèrent dans la vie du Pavillon Français. L’atelier devient la caisse de résonance de la Caserma Pepe au sein de la biennale.

« Un grand mur de programmation rend visible l’intensité des activités déployées dans l’atelier par les 10 Lieux infinis. Il s’articule autour d’une ligne de temps qui annonce les plages de résidence et d’un espace de collage libre, accessible depuis une tour imaginée comme une tête d’impression qui se déplace graduellement et produit du contenu. Ce dispositif permet d’agréger sur une surface commune, les expériences et souvenirs successivement façonnés au Pavillon, mais aussi de l’autre côté de la lagune, à la Caserma Pepe. »

Cet espace est une carte blanche que nous a donné Encore Heureux. Nous l’avons ainsi conçu et réalisé en le composant de différents espaces du quotidien voulant permettre aux visiteurs et aux acteurs du lieu de s’offrir des moments de réflexion, de travail ou de détente. Il a notamment accueilli une programmation tout au long des six mois de la Biennale, avec notamment le lancement de l’ouvrage L’Hypothèse collaborative, ouvrage collectif sous la direction de l’atelier Georges, aux éditions Hyperville, ainsi que des ateliers débats en présence des Lieux Infinis autour de plateaux radio dont les podcasts sont disponibles ici.

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•  LE MOBILIER

Là aussi, Encore Heureux nous a laissé une carte blanche pour les différents éléments de mobilier. Nous avons donc développé une gamme comprenant tabourets, bancs et tables de deux longueurs différentes. Pour ce faire, nous avons pré-fabriqué dans notre atelier marseillais l’ensembles des piètements en métal, tandis que les assises et plateaux ont été réalisés dans le même esprit que l’ensemble de la scénographie, en utilisant le contre plaqué issu du Studio Venezia. 

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II – LA CASERMA PEPE, 11EME LIEU, THÉÂTRE DE l’ESPERIENZA PEPE

Alors que le comité de sélection du Pavillon français choisit de représenter des architectures loin des conglomérats du BTP, les commissaires de l’exposition saisissent l’opportunité d’ouvrir et d’exposer un 11ème lieu infini : la Caserma Pepe. L’ancienne caserne militaire, située de l’autre côté de la Lagune, sur l’ile du Lido et investie par Biennale Urbana depuis 2016, accueillera cette nouvelle aventure collective, coordonné par Encore Heureux et Yes We Camp

À leur propre initiative, une multitude de personnes et de collectifs se sont rendu sur place pour explorer de nouvelles façons de l’habiter : Camposaz y a construit des dortoirs, le WIP la dote de toilettes sèches, le Bureau Baroque y érige un bar, Parenthèse a prolongé notre mobilier, 1024 a mis en lumière la caserne pour la soirée d’inauguration  …

C’est dans ce 11ème lieu, en permanente construction, que se formera l’Esperienza Pepe : une rencontre entre les dix lieux exposés au Pavillon Français, accueillis en résidence durant les mois d’ouverture de la biennale, et une multitude d’acteurs qui viennent croiser leur regards aiguisés. Ils participent à la création de cette exposition vivante comme l’exemple d’un lieu infini.

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La cuis’île de l’Arbre à Cuire

Nicolas Simarik et Olivier Dohin, de l’Arbre à Cuire, artistes, plasticiens, érudits de l’art culinaire, concentrent leurs recherches et leurs explorations autour des cuisines ouvrières du monde. Nous avions déjà eu l’occasion de goûter leurs parfaits accords mets & vins lors d’un premier chantier au Fort de Tourneville, au Havre, et nous avions très envie de renouveler l’expérience. Ils deviendront ainsi les cuisiniers en chef tout au long de notre résidence, pendant laquelle ils prennent quartier dans une une aile de la caserne.

Leur idée consiste à réaliser une cuis’île : un archipel déployable qui s’adapte au site et aux situations. Ils dessinent en partie cette installation modulaire et mobile que nous construisons dès notre arrivée. Elle est composée d’une série de bloc cuisine, et d’un ensemble de table et de tabouret, pouvant permettre à une soixantaine de convives de s’attabler ensemble, formant quotidiennement de grands banquets. Cuisiner et manger deviennent des actes de performance. La cuis’île, décor de scène mouvant, transforme l’espace et joue avec les situations qu’elle fait émerger.

« Il y avait entre 30 et 100 bouches à nourrir tous les jours, sur trois services, séparés sur deux lieux : les Giardini et le QG de la Caserma Pepe. Les gamelles sont mises dans des caisses à outils rassemblées sur les chariots. Les diables dans le Vaporetto tanguent aux coups de roulis, pourvus que les caisses ne se décrochent pas et qu’ils n’arrivent pas trop tard. »

Tous les matins, nous partons de bonne heure rejoindre les Giardini, embarqués sur le Vaporetto qui assure la liaison entre l’île du Lido et la terre ferme… Tout est savamment pensé : chaque midi les gamelles sont acheminées dans des caisses à outils par deux personnes de la caserne, invitées de notre table improvisée. Entrée, plat, dessert : les bentos de chantier nous font du baume au cœur !

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Le soir arrive une autre fête, celle du banquet, accueillant chaque semaine plus de bouches à nourrir. C’est le moment des rencontres, des échanges, des éclats de rire qui résonnent à chaque coin de table. Et chacun se raconte sa journée, parfois c’est l’occasion d’organiser des tables rondes ou des conférences. Malo Mangin nous donne un cours magistral d’ébénisterie, les collectifs Orrizontale et GatoMorto nous présentent leur étonnant « iceberg » ou nous dévoilent les lignes du projet Prisaõ Paraiso. Souvent la cuisine se transforme en place du village : jour et nuit, la musique, toujours présente, ambiance les foules et fait danser les cœurs. L’arbre à Cuire a également été chargé d’assurer le catering d’ouverture du pavillon français. Cela annonce la fin du marathon, le sprint final.

« La joie vous souffle au cœur
on chérit l’univers. »

• LES CURIOSITÉS DE LA RÉSIDENCE : L’ÉLOGE D’UN CERTAIN QUOTIDIEN

Entre un brassage de Caisse Noire, bière au goût de noix de coco, les parties de pêche bredouilles dans la lagune, la chasse à la palourde, presque tout autant bredouille, et les chansons à texte écrites à plusieurs mains, la Caserma Pepe prend des airs de colonie de vacances !
L’ouverture de notre pratique à des champs expérimentaux nous donne du grain à moudre. Les soirs et les week-end, entre deux spritz pris sur la route du retour, nous mettons la main à la pâte pour tenter d’apporter de nouveaux ouvrages à notre collection. En tâtonnant, on essaye de mettre en commun nos affinités, ces curiosités que l’on pourrait nommer passe-temps.

 

Depuis nos ateliers à Marseille, nous avons construit pour l’occasion une table de sérigraphie. Et de pièces vacantes, il n’en manque pas à la Caserma. On s’en trouve une, la plus sombre possible. Et nous voilà en train de sérigraphier des tee-shirts : le Camelo de Oro,  hommage au Dieu chameau que l’on vénère sur chaque chantier ; le Kiosko Love, référence au bar du Lido nous ayant accueilli à des multiples reprises pour les couchers-de-soleil-au-spritz face à la lagune.

C’est aussi ici que l’on confectionne les rideaux sérigraphiés de l’Atelier. Ainsi, nous avons invité des amis proches à venir profiter du bon air de la lagune pour une courte mais intense résidence de conception-réalisation, à savoir nos champions favoris, les bien nommés : Quentin Bodin (Super Terrain) et Diane Bousquet. Des soirs durant, ils ont dessinés et composés ces grandes images pleines de vie faisant partie prenante du décor de l’Atelier du Pavillon Français.

« Un atelier est un espace de travail, ou plutôt le paysage bariolé d’idées en mouvement. Sans aller jusqu’à la mise en scène littérale de l’atelier Brancusi reconstitué par le Centre Pompidou, nous avons souhaité néanmoins évoquer cette atmosphère précieuse, presque intime, que l’on peut voir dans « l’atelier de l’artiste », à travers une série de drapés sérigraphiés. »

L’ornementation de ces tissus fait référence au papier-peint, cette échelle domestique du cadre que l’on accroche au-dessus de la cheminée, de la frise de stuc au haut du mur. Il apporte une autre échelle à cette construction de bois de ré-emploi, de la couleur et du motifs dans ce grand espace blanc. Ces grands motifs brutaux sont une évocation vibrante du geste de la main, à l’artisanat sous toutes ses formes.

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Parmi nos autres curiosités de la résidence, il nous manquait la liaison FM avec le reste du monde ! Avec le surplus de matériel de la scénographie, nous avons conçu et construit une radio mobile pour Radio Grenouille, nos voisins marseillais, résidents de la Friche Belle de Mai. Au lendemain de l’ouverture de la Biennale, nous avons conjointement lancé le premier plateau radio en direct de la caserne, retransmis sur enceintes et sur les ondes des trois huit&nbsp!

Cette première émission de ce qu’on a appelé Radio Bitume fait écho au Journal Bitume, une collection de fanzines éditée aux Éditions Hyperville, qui donne la parole à des actions concrètes et situées. Des regards dans l’action ! C’est le moins qu’on puisse dire. En première partie Sébastien Eymard, d’Encore Heureux, présente l’exposition Lieux Infinis, leurs volontés et leurs choix de faire un pas de côté assumé par rapport à ce qu’on a la coutume de montrer à la Biennale d’Architecture. Nous parlons de notre expérience en tant que scénographes constructeurs, on fait l’éloge d’un quotidien, des usages de vivre que l’on a voulu transmettre dans la construction de cet atelier. Puis Guilia et Andrea de Biennale Urbana nous rappellent avec bonheur les prémisses de l’Esperienza Pepe.

 

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In-fini, nos cœurs battent l’Esperienza Pepe, elle infuse dans nos esprits telle un ruisseau discret mais indomptable !
Mercis !

En voilà une belle flopée de personnes à remercier.
La clique de marmulons acharnés : Malo, Victor et Micky, qui encore une fois nous ont fait profiter de leurs talents.
Maddi, de Gato Morto, perchée à 8 mètres, dansant autour du feu, ou négociant en italien, qui nous a épater par son énergie débordante.
Diane et Quentin qui se sont emparés de la sérigraphie avec l’aide de Valentine.
Aurélia qui a filé un bon coup de pinceau lors de la session peinture nocturne.
Edith pour son génie couturier et ses fins conseils que l’on n’a de cesse d’écouter.
Chloé et Alex pour les poignées en forme de tête de Lion habilement sculptées.
Jules de passage pendant quelques jours, qui nous a prêté mains fortes sur les finitions de l’atelier.
Karolina et Hadrien à la perche et à la caméra.
Les tontons de l’Arbre à cuire qui nous ont régalés tout au long de notre escapade en Sérénissime.
Philippe, régisseur en chef du pavillon et Monica, de l’Institut Français, pour leur confiance.
Juliette, Wilito et toute l’équipe de Yes We Camp pour l’accueil à la Casa Bianca et la Caserma Pepe.
Giulia, Andrea et toute l’équipe de Burb, pour leur compréhension.
Toutes les personnes rencontrées et croisées durant cette longue résidence et pour toutes les énergies apportées !
Et bien sur, un immense big-up à toute l’équipe d’Encore Heureux, pour la confiance, la bienveillance et l’énergie qu’ils ont déployé pour rendre possible tout cela en un temps record ! Un immense bravo. Love. 

ENGLISH SUMMARY

The french architecture office Encore Heureux was the curator of the 16th Venice Biennale of Architecture. They led a large team in which they invited us to co-design some part of the project and built all the scenography for the French Pavilion. The exhibition was called : Infinite places – Constructing buildings or places.  

Encore Heureux’s project had two faces : on the one hand, they decided to present in the Pavilion ten exemplary architectural projects, located in every corner of France. On the other hand, they setted up and activated a former military barrack on the Lido Island, the « Caserma Pepe experience« .

In this way, we spent five weeks of thrilling activity in Venice in June 2018. We both worked in the Caserma Pepe, building a kitchen and inviting artist-chiefs to activate it, and in the Biennale’s Giardini, building the pavilion’s scenography with re-used materials of the previous Art Biennale.

« Infinite places are pioneering places that explore and experiment with collective processes for dwelling in the world and for building community.These are open places, possible places, un-finished ones that establish spaces of freedom and the search for alternatives — places that are difficult to define because their principal characteristic is to be open to the unexpected, to endlessly build for future possibilities. […] » E.H.

In the Pavilion :
Curators gave us « carte blanche » to design furnitures and the fourth room of the pavilion : the Atelier. That room hosted activities led by these ten places. We decided to work on a domestic atmosphere to balance with the more formal aesthetic of the exhibition : friendly mezzanine, large home-printed draperies, lion shaped door handle, ornate benches and a cabin. We used a big white wall as a tool in order to announced all events who took part in the pavillon and at the caserma.

In the Caserma :
On the other side of the lagoon, on the island of Lido, Caserma Pepe became the « 11th infinite place » of the Biennale, theater of numerous activities and experiments. Thanks to a one-year temporary occupation convention, Biennale Urbana invited Infinite Places to design and build together the conditions for a unique cultural experience and to organize trans-disciplinary residences. We enjoyed  participating in its activation, with all the spirit and the curiosities which drive us.
Buildings projects presented in the french pavillon : Le Centquatre (Paris), L’Hôtel Pasteur (Rennes), La Grande Halle (Colombelles), Les Ateliers Médicis (Clichy sous bois – Montfermeil), La Friche Belle de Mai (Marseille), Le Tri Postal (Avignon), Les Grands Voisins (Paris), Le 6B (Saint-Denis), La Convention (Auch), La Ferme du Bonheur (Nanterre).