En juin 2023, nous étions à Annecy pour l’aménagement transitoire de la rue président Favre, missionné par la ville pour une mission de piétonisation partielle d’une rue du centre-ville. Le « barrage des castors » est un aménagement transitoire de préfiguration en vue d’habituer les Annéciens à la piétonnisation de la rue, il s’inscrit dans un projet plus large de l’aménagement des anciens haras, situé à quelque pas de la rue. Projet réalisé avec FAR paysagistes. Diane Bousquet est également venue nous prêter mains forte pour le volet graphisme de notre projet.
Les inspirations du projet
L’imaginaire de la rivière à été notre point de départ pour ce projet. Cette métaphore du cours d’eau symbolise les différentes mobilités : piétonnes, vélos et voitures. Fonctionnelle et séparant les unes des autres, la rue précédente n’offrait pas vraiment d’autres usages que celui du déplacement. Nous avons voulu offrir plus d’espaces et d’usages aux piétons, trouver du confort dans une épaisseur habitée, comme un barrage de castors vient retenir le flux de la rivière et créer une épaisseur humide. On en profite pour faire une place plus généreuse au vivant, par la ressource du bois brut, utilisée pour nos mobiliers, et par la végétalisation de la rue plantée en pleine terre.
Du bois issus des forêts gérées par l’ONF
Très tôt, nous sommes partis sur l’idée du barrage de castor composé d’un empilement de bois brut. Mais il fallait trouver une ressource locale et à propos. Pour ce faire, nous avons sollicité l’Office Nationale des Forêts (ONF) pour la ressource. Le bois vient de la forêt du Semnoz, à moins d’une vingtaine de kilomètres de la rue président Favre. Ainsi, nos « barrages de castors » composé du mobilier et de la végétalisation viennent freiner, orienter, recouper le nouveau flux. Qui, progressivement, offre de nouvelles pratiques et appropriation de l’espace, permet le stationnement ou la sédimentation des usagers ! Utiliser cette ressource, c’est garantir que ces aménagements seront d’un très faible impact carbone, durables et solides. Mais aussi de penser la matière dans un cycle long; au delà des trois années de la phase transitoire. Nous réfléchissons également à la possibilité de pouvoir ré-utiliser cette ressource pour l’aménagement pérenne en travaillant avec une scierie locale.
Le déroulé du chantier
1 Le paysage
> Avec le décroutage, découpage de zone dans le bitume. Accompagné par une entreprise de paysage. Anne-lise a également réutilisé et agencé quelques croûtes de bitume, comme dallage afin d’y réaliser une « rocaille d’enrobé ». Les services techniques de la ville nous ont aussi prêté mains forte pour la terre végétale et la plantation d’arbustes et vivaces.
2 Le mobilier
> Fraîchement coupé et tout droit sorti de la scierie, hêtre, pin, mélèze, frêne, peuplier ont été notre terrain de jeu ! D’une section de 10 cm, nous nous sommes amusé à les empiler, afin d’y créer des assises. Certains empilement sont ponctuellement augmentés par des dossiers, ou des plateformes, pour plus de confort et leur donner une figure plus urbaine.
3 La peinture au sol
> La peinture vient augmenter l’effet barrage, et rend compte d’un changement de statut de la rue. Le motif, volontairement abstrait, est positionné de manière aléatoire, et vient remplir certaines zones pour transformer la lecture qu’on peut avoir de la rue.
Merci à Antoine, chef de projet pour les espaces publics de la ville.
Merci à l’équipe des services techniques de la villes d’Annecy,
Merci aux paysagistes, Anne-lise et Ingrid,
Merci à Diane Bousquet pour le graphisme,
Merci à Louis et Alexandre de l’entreprise AJP paysage.