Avec Les Pas Perdus, FAIRE!, A’Plomb, Cabanon Vertical, le Bureau des Guides du GR2013, Catherine Melin et Jeremy Laffon.
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L’USINE PILLARD
Laboratoire de production et de rencontre à la croisée
des arts, de l’architecture et du design
La vocation de l’Usine Pillard est de produire et de transmettre des « manières de faire » inédites et collaboratives afin de créer de nouvelles formes hybrides dans les champs croisés de la culture et de l’art contemporain, du design et de l’artisanat, de l’architecture et de l’urbanisme.
Situé dans le 14ème arr de Marseille, dans un quartier Politique de la Ville au coeur de la Métropole ainsi qu’à la charnière entre le centre ville et les quartiers nord avec des partenaires de parts et d’autres, l’Usine Pillard abrite actuellement une communauté ouverte, multi-générationnelle, constituée de 75 personnes, 10 structures et collectifs en interaction avec le territoire.
Ce « palais des ateliers », ancienne usine métallurgique, est un espace de construction de projets qui met en valeur une multitude de savoir-faire incarnés, de maîtrises de gestes et de matières, avec les procédés et astuces souvent jubilatoires qui les accompagnent, en réponse à un contexte complexe et mouvementé. Les rendez-vous ouverts aux professionnels et/ou aux citadins sont à prendre comme un besoin constant de connexion avec la vie quotidienne. En 2022, cette communauté propose 20 événements (dossier joint) affirmant ainsi sa capacité emblématique à mélanger des actions allant de festivités, séminaires, workshops, expositions, marchés, interventions hors les murs, résidences en passant par des ateliers, rencontres, parcours et marches urbaines…
Le regroupement de dix structures/collectifs et d’artistes, artisans indépendants avec la collégiale Les 8 Pillards comme « connecteur », anime et gère l’Usine Pillard, investissant les enjeux transversaux de la relation à l’espace urbain, du lien avec les citadins, du réemploi et du patrimoine matériel et immatériel.
Le pari de cette fabrique péri-urbaine est de conforter des filières de production et accueillir les « arts de faire » associés aux « pratiques ordinaires » de l’usager (cuisine, bricolage, réemploi, jardinage, fête…). La présence synchronisée et mixée de ces filières professionnelles et de ces « inventions du quotidien » représentent une réponse sociale efficiente avec des effets très concrets sur la requalification du secteur.
Transformer la nécessité de devoir réhabiliter 4000m2 de cette friche industrielle désaffectée en un désir de « faire avec ingéniosité et avec les moyens à disposition » a donné aux 75 coopérateurs une force collective qui ne cesse de grandir. Avec cette emprunte vertueuse sur le bâtiment, cette stratégie de réemploi à 80% ainsi que la mobilisation des compétences et de la maitrise d’oeuvre ainsi que d’ouvrage en interne, cette manufacture de proximité participe déjà pleinement à la redynamisation urbaine et socio-économique de ce territoire devenu très vulnérable.
Origine du projet
L’opportunité d’installation dans l’usine Pillard, désaffectée, en juillet 2019 a permis de réunir des structures marseillaises très implantées et dont le rayonnement est déjà important: Cabanon Vertical, Collectif Etc, Bureau des guides du GR2013, Les Pas Perdus, À PLOMB’, F.A.I.R.E (Alouette sans tête, Studio II et Raboul ?) et les artistes Catherine Melin, Angéla Frères, Ahram Lee, Francis Ruggirello, Pierrot Blanchard et Jérémy Laffon, autour d’un même projet d’invention et de développement d’un lieu de fabrique collective, lieu du tier-secteur productif, culturel et citoyen.
Aujourd’hui
Ces acteurs, ces structures sont collectivement mis en danger suite à la décision de mise en vente de l’Usine Pillard par son propriétaire l’Etablissement public foncier Paca avec la publication d’un appel d’offre d’ici quelques jours.
Les locataires, malgré leur demande de différer cette mise en vente afin de pouvoir se positionner et étudier, avec les collectivités et l’état, la pérennisation de leur projet, cherchent dans l’urgence des outils de maitrise foncière pour ce nouvel espace d’intérêt général. Sinon, ils seront dans l’obligation de quitter les lieux dans environ un an. La mise en vente de l’Usine Pillard, sans concertation, ne doit pas détruire le travail accompli par le groupement d’acteurs Les 8 Pillards.
Tandis que la conception du propriétaire comme d’un maître, souverain et despote peut aboutir à justifier la dégradation de terres soumises à la libre volonté de ce dernier, la conception du propriétaire, par exemple foncier, comme d’un habitant des choses, alors considérées comme des milieux, habitats ou écoumènes, permet d’expliquer que le propriétaire soit contraint dans l’exercice de son droit. Sarah Vanuxem, in « Des choses de la nature et de leurs droits ».
