À la fin du mois de mai 2015 nous étions invité par l’espace d’art contemporain HEC en association avec le collectif Glassbox, à construire une œuvre sur le campus de HEC, à Jouy-en-Josas.

 

APPRENDRE À OSER

Lundi 25 mai. Jour 1. Jour férié.

Arrivés la veille par la route, nous nous retrouvons à la porte Saint-Cloud après une nuit à Paris ; le périphérique est fluide. Nous filons vers le sud-ouest, l’île Seguin ; sur la droite, la N118 tout droit à travers la forêt de Meudon et nous voilà le long de Vélizy 2. Le temps est couvert. Nous prenons la sortie 7, perdue au milieu des champs, et au bout d’une petite route, voici l’entrée pavée du campus de l’École des hautes études commerciales, HEC. Il n’y a personne.

L’interphone tressaute.

-… Oui ?

– Bonjour ! C’est les artistes, pour l’espace d’art contemporain…?

La barrière catadioptre rouge et blanche, s’ouvre. Elle est adossée au dernier né des bâtiments du campus, signé David Chipperfield. Sa façade est dorée.

Nous roulons au pas dans les méandres d’enrobés dont les circonvolutions font penser à un jardin à l’anglaise. Plus nous avançons, plus les bâtiments sont anciens et plus les nids de poules s’agrandissent. Au milieu de grandes pelouses et entre les arbres sont dispersés les logements des étudiants. Quatre niveaux de béton brut, avec balcons, entourés de parking. Nous ne croisons personne.

Nous arrivons à la machine à café sise à côté de la porte des bureaux de l’espace d’art contemporain d’HEC, coincé entre le bar des étudiants et la salle de fitness. Elle vrombit. Hélène de l’espace d’art nous accueille. Nous entamons la visite du campus après avoir déposé nos affaires dans le logement réservé aux artistes en résidence : l’ancien appartement du gardien d’une des résidences. Au milieu du salon, une table ronde est entourée de six chaises Vitra beige flambant neuve, le modèle « .O3 », du désigner Maarten Van Severen. Elle est recouverte d’une nappe dont l’origine est sans doute identique à celle des dessus de lit. Les coins sont soigneusement noués pour ne pas qu’ils touchent le lino vieillis, motif carrelage. Il y a un lit dans la cuisine. Dans le hall une affiche du Club de Théâtre annonce le spectacle «La Cagnotte», une autre pour Climat Up annonce : «The 2°C challenge – Climate is our business».

Nous commençons le tour des œuvres que les précédents résidents ont réalisé sur le campus, et qui compteront le long du parcours. Notre ponton flottant côtoiera la grotte des frères Chapuisat, les monolithes de Laurence De Leersnyder et les folies de Fichtre, dans la liste des œuvres à découvrir sur le campus, lors du parcours organisé pour les 15 ans de l’espace d’art.

En contrebas du campus, séparé par une forêt calée dans la pente, il y a l’étang, cerné par les terrains de sport. Le kilomètre et demi de planche de sapin qualité emballage nous y attend sagement.

Collectif_Etc-Le_Brochet-Campus_HEC-01_HeleneMaslardAnne-Valérie, la directrice, arrivée entre temps, nous fait remarquer qu’il n’y en a pas beaucoup.

– Il y en a assez, là ?

– Bien sûr. On se rend pas compte, mais quand tout est assemblé, ça prend de la place !

– On se voit tout à l’heure pour que vous nous présentiez la dernière mouture du projet ?

– Pas de problème !

Nous remontons doucement vers notre refuge hebdomadaire. Il est temps de caler dans le détail cette structure.

Mais avant, c’est l’heure de la cantine. Les artistes en résidence ont le privilège d’avoir les repas offerts. Le ticket donne droit à un plateau composé de tout ce qui nous semble bon à déguster. Les horaires sont serrés, notamment le soir, mais nous sommes ravis de pouvoir s’y rendre. Un congélateur est entièrement rempli de Magnum. Il provoque l’hystérie. Il y a un large choix de pâtisseries. Nous y retournerons tout au long de la semaine, en instaurant des tours pour ne pas à avoir à ranger le chantier à chaque repas.

Digestion. Nous n’avons pas commencé à dessiner que notre rendez-vous avec l’espace d’art a lieu. Sur la base d’une image d’esquisse, le projet a été présenté à la direction, qui a donné son aval. Un ponton avec au bout une halle, reprenant la forme de la cabane en bois, posée sur la rive, et qui s’ouvre en deux pour créer un ponton.

Nous rassurons sur la quantité de bois nécessaire et la flottabilité des tonnes à eau, dont 12 doivent être livrées le lendemain.

Retour à l’appartement. Nous finissons de dessiner la structure. La qualité du bois et les exigences en terme de portée nous contraigne à densifier la structure. Finalement, il manque un demi kilomètre linéaire de bois.

 

Mardi 26 mai. Jour 2. Routine.

La vie reprend sur le campus, les parkings sont pleins jusqu’à la forêt.

Le petit déjeuner est servi à la cafétéria du bâtiment de l’administration, le doré, à l’entrée. Chaises Vitra, vue sur les champs, tout le monde s’y côtoie, homme d’affaire, étudiants et personnel. On y parle anglais, chinois et parfois français. L’amphithéâtre à côté s’appelle Pierre Bellon : fondateur et ex-président de Sodexo, ancien d’HEC. Tout s’explique. La cantine, c’est lui.

Appel aux scieries franciliennes, test de réduction de la plateforme. Nous décidons de tout redessiner, l’homothétie ne donne rien de bon. Nous téléphonons à notre contact pour les tonnes à eau d’occasion, huit suffiront. Son pote a un camion et peut nous les livrer, à 11 heures, là, il y a des bouchons sur l’A86. Nous en avons besoin pour lancer la construction, leurs dimensions régissent l’entraxe de l’ensemble.

Nous déplaçons le mètre cube et demi de bois de l’autre côté de l’étang. Sous deux chênes bi-centenaires trônent une demi-sphère en fonte, le barbecue du campus et des tables de pique-nique d’aire d’autoroute. L’aspect bucolique de cette pelouse parfaitement tondue au bord de l’eau est terni par l’image de dépotoir de lendemain de soirée. Des packs de bières à moitié entamés côtoient les emballages de paquets de chips, malgré quatre bacs poubelles à roulettes grand format. Le lieu semble vivre la nuit.

À proximité un tableau électrique dont nous avons besoin pour recharger nos batteries de chignoles. Nous commençons la construction de petites parties du ponton en attendant les bidons, et découpons le platelage. Nous sommes vite limités. Sans ces cuves nous ne pouvons rien assembler.

Il est midi trente, toujours pas de nouvelles de notre livreur.

– En fait, il peut pas venir…

C’est parti, on va les chercher. Location d’un camion, un tour de francilienne, passage par la grande surface de bricolage pour un énième achat de lasure et de cordes et nous rapportons les huit tonnes à eau en fin d’après-midi.

C’est vers 17 heures que débarque Marius, notre chef de chantier stéphanois rencontré lors de notre intervention de 2011, ‘Place au changement’. Un bail que nous voulions l’inviter sur un chantier. Nous lui avons réservé une chambre et l’amenons, tous fiers, à la cantine. Il gagne aisément le concours du plateau le plus chargé, avec un sourire jusqu’aux oreilles.

 

Mercredi 27 mai. Jour 3. Premiers accrocs.

Après un rendez-vous raté la veille, nous allons ce matin présenter la nouvelle mouture de notre projet. À défaut de pouvoir se déployer, la plateforme sera fixe et représentera la mâchoire béante d’un brochet.

Incompréhension. Comment ne pas avoir prévu à l’avance qu’il n’y avait pas assez de bois ? Le projet a été validé, nous ne pouvons pas le changer comme bon nous semble et surtout réduire son ampleur.

– Vous travaillez toujours comme ça ?

– Euh. Oui.

– De toute façon, la dernière fois que quelqu’un m’a présenté un projet sur Sketchup, ça a été un échec.

– Nous n’utilisons que ça.

Nous arguons le processus. On nous répond responsabilité vis-à-vis de la direction et mètres carrés. C’est un peu tendu, mais c’est entendu, nous construirons le brochet. Nous rassurons sur la construction. Rien n’est encore construit et l’inauguration est samedi, pour le concours de pêche. Nous promettons une belle après-midi.

– Et si ça coule ?

– Ça ne coulera pas, et si ça arrive on ne repartira pas sans avoir fini.

– Je pars pour Capri. Je reviens dimanche. Je ne vous verrai pas avant que vous ayez fini. Bon courage.

Pendant ce temps, la construction avance, rythmée par quelques lancés. Nous avons ramené nos cannes à pêche. Les bouchons flottent.

 

Jeudi 28 mai. Jour 4. Construction.

Le hall de l’immeuble où nous logeons a été le théâtre d’une fête impromptue. C’est la désolation, l’odeur de bière a du mal à s’évaporer sous les coups de serpillère de la femme de ménage, qui a soigneusement rangé les cadavres de bouteilles, nettoyé les tables et mis les déchets dans de grands sacs poubelles. Le tout en prenant soin de ne pas marcher sur les tessons qui jonchent le sol.

Le temps est toujours radieux. C’est l’apéro annuel du club de rugby. Notre proximité avec les saucisses en cours de cuisson n’attise pas la curiosité. Les enceintes d’ordinateur crachent un son de boîte de nuit pour touristes américains. Nous déménageons sur la rive en face, où nous avons démarré l’assemblage de la plateforme.

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Fin de journée. La construction est allée assez vite. Les deux structures sont prêtes à accueillir les tonnes à eau. Nous commençons à être rodés en conception de structures. Nous sommes confiants. Cantine et session pêche.

 

Vendredi 29 mai. Jour 5. Premier doutes.

Ce matin c’est le grand jour. Il faut fixer les bidons sur la plateforme et sur le ponton et tout mettre à l’eau. Un fois les cuves arrimées, nous amenons le ponton, qui est resté sur la rive d’en face, par l’eau. Nous le glissons sur la surface de l’étang. Il flotte fièrement. Nous le faisons naviguer le long de la berge. Sa forme longiligne favorise la gîte.

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Arrive alors le pépin. Certes ces bidons sont solides, renforcés par cette structure tubulaire en acier, mais ils sont prévus pour contenir et non pas pour être compressés. La comparaison est facile avec une bouteille d’eau. L’air s’échappe par le bouchon, presque hermétique. Il a suffit de traverser l’étang et les bidons se sont rabougris, leur volume a été réduit de moitié.

Moments de flottement. Comment faire ? Discussion. Concevoir une structure qui maintiendrai le plastique face à la pression ? Nous pensions, à la base, remplir les bidons d’eau une fois la structure en place, ce qui nous aurait permis d’assurer le niveau. Faut-il sceller les bouchons avant de tout mettre à l’eau, et s’assurer que l’air reste à l’intérieur ?

Nous allons chercher des sacs de ciment. Une dalle de 5 cm au fond permettra de stabiliser la structure, et de contraindre le bidon à ne pas plier sous l’effet de la poussée de l’eau. Le temps de le remplir et d’équilibrer ainsi la pression.

Après le dîner nous gâchons une demi tonne à la brouette et tapissons le fond des trois bidons du ponton. Pour la plateforme, posée sur ces cinq tonnes à eau sur la rive, il est trop tard la nuit arrive. Nous verrons demain.

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Plus loin, les services techniques ont rempli un pneu de tracteur de béton que nous utiliserons comme ancre pour figer la structure et l’empêcher d’être emportée par le vent.

 

Samedi 30 mai. Jour 6. Détresse.

Le béton a séché. Nous décidons de mettre le ponton à l’eau. Chaque geste demande réflexion. Il doit peser une bonne tonne. La pompe est amorcée. Nous hésitons encore. Chacun y va de sa théorie.

– Et si …?

Trêve d’élucubrations. Nous posons sur l’étang le nez du ponton, installé perpendiculairement à la rive, en espérant que la structure résiste Nous rasons au passage les plantes soigneusement plantées le long de la rive.

Le bidon flotte. C’est lorsque nous dévissons son bouchon pour y adjoindre l’eau que l’air qu’il contenait est violemment expulsé. Le ponton s’enfonce dans l’eau. Quelques secondes passent, pendant lesquelles nous nous regardons, hagards. Puis, dans un dernier souffle, à la manière d’un geyser, il se remplit complètement d’eau. Tout le monde a en tête les images du film Titanic. Panique.

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Nous passerons la journée à tenter de remonter ce satané bidon. Le désolidariser de la structure, que nous ramenons sur la rive, rapprocher le bidon de la rive, et pomper l’eau qui s’y trouve. Mais plus le bidon se vide et plus il se déforme. Quand la pompe cesse de fonctionner (c’est un ancien modèle) nous ne pouvons plus la récupérer, le trou étant devenu trop petit pour l’en sortir. Il nous reste l’option du siphon. Cela prend à peu près trois heures. Nous finirons par arracher ce bout de plastique difforme de l’eau en fin d’après-midi.

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C’est sur les coups de midi, alors que nos esprits s’embrouillent autour de théorie physique plus ou moins solide autour de la flottaison, de la pression et de la déformation que le père de notre toute nouvelle recrue, Bill, arrive. Il est ingénieur. Sa spécialité : la flottaison. Il a conçu par le passé des plateforme offshore. Le projet lui plaît. Il se prend au jeu. Il sort son crayon et commence à écrire des formules sur les chutes de planches qui trainent. Cours magistral sur la carène liquide et la stabilité transversale. Il nous raconte la fois où il a construit sa planche de surf.

Remplir les bidons de chambre à air de camion ? Bonne idée, mais cela fait 20 ans que les pneus sont «tubeless». Les remplir de mousse polyuréthane ? Nous sommes samedi les magasins de gros sont fermés et nous avons 8 mètres cube à remplir.

Il est déjà 16h00. L’heure de l’inauguration. Tout le monde attend et nous regarde nous débattre avec cette suite de complications. L’association de pêcheur, des amis et des parents sont là. Nos mines, qui portent déjà un peu de fatigue, hésitent entre rires nerveux et défaite annoncée. Nous ouvrons les bouteilles pour un pot. Un discours a lieu. En complet mocassin et nœud papillon, debout sur la plateforme posé sur la terre ferme, l’officiel, invité par nos soins, débite son discours digne des meilleurs orateurs. Applaudissements.

La meilleure solution qui s’offre à nous consiste à retourner les bidons et laisser le bouchon ouvert. À la manière d’une cloche et que l’eau compresse l’air qui est à l’intérieur. Certain sont septiques et font des tests avec des gobelets et plastique et des bouteilles vides. Qu’est ce qui garanti que l’eau ne rentre pas si le bidon est penché ?

Les discussions vont bon train. Bill part et promet de revenir avec du matériel pour contrecarrer cette foutue carène liquide. Ce sera du polystyrène, pour empêcher l’eau de rentrer et ainsi limiter son effet sur le ponton, et éviter qu’il ne se renverse trop facilement.

Puis nous retournons les bidons. Il faut soulever la plateforme à la main, assez haut pour enlever les cuves et les remettre. Elle vient d’être achevée. La bâche armée qui forme la toiture est en place. C’est prêt. Nous discutons encore. Cette solution fonctionne si et seulement si les bidons ne fuient pas. Sinon c’est le naufrage assuré.

Seul le bidon du centre, qui est trop coincé est laissé tel quel.

C’est le début de soirée. Il faut essayer. Certains sont restés après l’inauguration.

– Et si…?

Oui, si la plateforme coule nous ne pourrons pas la récupérer comme le ponton. Il faudra sans doute un maniscope pour la sortir de là. Ou aller scier sous l’eau cette belle charpente.

Il y a du monde, nous en profitons. À huit de chaque côté, nous poussons. Alors que les deux premiers bidons sont au-dessus de l’eau, quelque chose bloque. Un piquet en ferraille, qui nous servait à poser nos canne à pêche empêche la cuve du milieu d’avancer, il est coincé dans une touffe de plantes. Défrichage.

Dernier effort collectif. Il faut le faire en une fois, que la gîte ne permette pas au bidons de se remplir. Frissons. Nous sommes blêmes. Nous poussons… La plateforme flotte sur l’eau. Le temps est suspendu. Pas de hourras. Nous scrutons tous.

– Chut ! Il faut écouter si il y a des fuites.

– J’entends, ça fuit là !

– Merde !

– C’est bon ! C’est bon ! C’est celui du milieu.

Le bidon que nous n’avons pas retourné subit le même sort que ceux du ponton. Il se compresse. Et laisse entendre l’air passer à travers le bouchon, peu étanche. Pas de panique. C’était prévu. Quatre suffisent.

 

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La pression redescend. La structure flotte. Il est 21 heures. Nous montons dessus pour déguster nos pizzas au milieu de l’étang. A 22 heures, Bill arrive avec 48 planches de polystyrène. Nous ramons vers le bord et lui offrons une bière et une pizza. Il est aussi excité que nous à l’idée que ça ait fonctionné.

 

Dimanche 1 juin. Jour 7. Pluie.

Ce matin quelques planches ont disparu. Elles ont fini dans le barbecue en face.

Les objectifs sont clairs. Nous devons remplir les deux bidons du ponton de polystyrène, les remettre en place à l’envers, mettre à l’eau le ponton et l’ancre. Et fixer enfin le ponton et la plateforme entre eux. Le troisième bidon disparait, le ponton reposera en parti sur la rive. Avant, il faut enlever les 200kg de béton qui sont en train de sécher au fond de chaque cuve, tout en prenant soin de ne pas les percer. Les mains armées de marteaux et de massettes peinent à trouver l’amplitude nécessaires une fois passées à travers les orifices étroits des bidons. Mais le béton craque, petits bouts par petits bouts.

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Nous décidons alors de lancer l’ancre à l’eau, le pneu de tracteur. Selon nos calculs elle doit peser près d’une tonne. Comme elle sera moins lourd dans l’eau, nous nous préparons à la soulever, après l’avoir coulé, grâce à la plateforme, avec laquelle nous l’amènerons à l’endroit souhaité.

Nous le lançons à l’eau, en prenant soin de ne pas perdre la chaine à laquelle elle est reliée. Elle disparait dans l’eau verdâtre.

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Malgré plusieurs tentatives, l’ajout d’une poulie, le huilage du rondin servant de support à la corde, d’un double palan, et de trois tireurs de plus, rien n’y fait. Le pneu s’est enfoncé dans la vase, au fond de l’eau mais à 30 centimètres du bord. Nous l’utiliserons quand même pour empêcher le ponton de suivre le courant. Et pour remplacer l’ancre, à la tête de la plateforme nous utiliserons le bidon que nous avons sorti la veille, rempli des morceaux de béton fraichement brisé.

Indépendamment, l’une et l’autre des deux structures sont penchées, vers l’arrière. Une fois que nous les relions l’une à l’autre avec des cordages, l’ensemble est droit. Ouf !

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La directrice arrive tout juste de Capri, gare sa voiture, en sort et s’exclame :

– C’est formidable !

 

Remerciements aux équipes de l’espace d’art contemporain d’HEC et de Glassbox pour leur invitation et leur soutien sans failles. Remerciements aux services techniques et excuses aux services espaces verts pour la mise à plat de leurs bosquets. Une dédicace à Ludo pour l’ancre immobile. Une mention spéciale à Bill pour son optimisme à toute épreuve et à Gilles pour son lyrisme motivant. À Arthur pour son discours sans langue de bois et les trous dans son costard, à Léo pour les tricks inédits, à Héléne et Marina pour les images et à tous ceux qui se sont cassé le dos en portant le brochet. Nous souhaitons bonne pêche à l’association des pêcheurs de la CCI et à Serge, à moto. Marius, tu reviens quand tu veux.

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