Du 19 au 27 novembre 2011, dans le cadre de notre Détour de France, nous avons fait étape à Busséol, village d’Auvergne à une trentaine de kilomètres de Clermont-Ferrand. Nous étions invités par Sabine Thuilier, Charlotte Hubschwerlin et Alexandre Cubizolles de l’association Pixel en tant qu’intervenants d’une série de résidences mis en place dans le Quartier Général, nom donné à l’ancien presbytère.

Nous avions pour objectif de travailler sur la réactivation des anciens lieux de sociabilité, à savoir le four à pain, le lavoir, la cabine téléphonique ou l’Église.

La réactivation de ces quatre lieux s’est déroulée en 5 étapes successives :
1. Une tournée chez les habitants pour recueillir des témoignages sur les lieux.
2. Le chantier de construction, sous forme d’un lieu de vie ouvert au public.
3. La mise en scène avec les busséolois des nouveaux usages attribués aux lieux, à l’occasion du tournage de bandes annonces de films.
4. Une soirée d’inauguration et une projection publique des bandes annonces.
5. Le maintien sur place de certains dispositifs construits dans la semaine. Ainsi le décor devient un aménagement utilisable quotidiennement par les habitants.

1. Une tournée chez les habitants pour recueillir des témoignages sur les lieux.

Avant notre arrivée, Pixel a posé une série d’affiches dans le village ainsi que des flyers dans chacune des boites aux lettres pour annoncer notre venue. Ensuite, à notre arrivée, nous avons fait du porte à porte par équipe de deux à travers tout le village. L’objectif était de récupérer de la matière, des témoignages et des photos sur Busséol et ses différents lieux, ainsi que de se faire identifier par les habitants en leur expliquant le projet et en les invitants à participer aux différents temps forts de la semaine.

A la fin de la journée, nous avons organisé un gouter où tous les habitants étaient conviés afin d’essayer de comprendre un peu plus pourquoi nous étions là et pour qu’ils écrivent des témoignages sur la base d’une photo aérienne du village.


En se basant sur les échanges de la journée pendant lesquels nous avons ressenti une envie de retrouver des lieux de convivialité dans le village, nous avons imaginé un usage possible que pourraient prendre quatre lieux différents. Ces derniers ayant perdu l’usage pour lesquels ils avaient été construits ainsi que la sociabilité qu’ils provoquaient. Ainsi, le four à pain devient un café baptisé « le four banal », l’église devient une salle de cinéma, le lavoir une piscine et la cabine téléphonique une bibliothèque.



2. Le chantier, un lieu de vie ouvert au public.

Un point important était aussi d’investir directement le four à pain, lieu central dans le village, en y mangeant et travaillant, pour marquer notre présence et pour que la population puisse en permanence venir nous voir et discuter avec nous. Les gens s’arrêtaient pour comprendre ce qu’on faisait ici, puis rapidement ont commencé à nous apporter des confitures, du buisson (alcool local) ou des fruits.
S’installer sur la place du village pour fabriquer les différents éléments dessinés en début de semaine avait pour objectif de continuer à expliquer aux gens ce que l’on était en train de faire. Cela permettait aussi pour nous de récupérer des matériaux pour continuer la construction des lieux.
Le mercredi après-midi, à l’occasion d’un atelier jeune public, un groupe d’enfant est venu pour commencer à transformer la cabine téléphonique en bibliothèque publique, et a dessiné sur des photos du village leur vision pour un futur possible du village, pendant que Marion, Loïc et Grégoire, étudiants en architecture à l’école de Clermont-Ferrand, ont construit une chaise à base d’une palette.



3. La mise en scène avec les busséolois des nouveaux usages attribués aux lieux, à l’occasion du tournage de bande annonces de films.

Le vendredi et le samedi, nous avons invité les habitants à se mettre en scène suivant des scénarios que nous avions imaginés la veille. Une bande-annonce a été tournée puis montée pour chacun des trois lieux où nous sommes intervenus : le four à pain pour « Le dernier des troquets » , le lavoir pour « Une longueur d’avance » et la cabine téléphonique pour « Le mystère de la bibliothèque ».
Pour chacun de ces films, il a encore fallu faire du porte à porte pour convier les gens à venir, mais aussi pour leur proposer de venir en fin de journée à la soirée d’allumage du four à pain.

4. Une soirée d’inauguration et une projection publique des bandes annonces.

En fin de journée a été en effet organisée une soirée pendant laquelle le four à pain a servi à faire cuire des pizzas, occasion pour la soixantaine de personnes venues de boire un verre et de discuter sur les usages futurs à donner au lieu. Vers 19h, nous avons invité les personnes présentes à s’installer dans l’église, transformé pour l’occasion en salle de cinéma. Ils ont ainsi pu assister à la projection des trois bandes-annonces en mangeant du pop-corn distribué à l’entrée, pour ensuite retourner au four à pain continuer la soirée pizza.

Pour chacun de ces films, il a encore fallu faire du porte à porte pour convier les gens à venir, mais aussi pour leur proposer de venir en fin de journée à la soirée d’allumage du four à pain.

5. Le maintien sur place de certains dispositifs construits dans la semaine.

Ainsi le décor devient un aménagement utilisable quotidiennement par les habitants.

 


A _ LA CABINE TÉLÉPHONIQUE EN BIBLIOTHÈQUE









 


B _ LE LAVOIR EN PISCINE MUNICIPALE










 


C _ LE FOUR À PAIN EN BISTROT DU VILLAGE












D _ L’ÉGLISE EN SALLE DE CINÉMA







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