En novembre 2018, nous étions de retour à Apt pour quelques jours de chantier collectif avec nos amis de l’association Au Maquis. Cette fois-ci, le chantier est mené dans le quartier Saint Michel. Il vient apporter un peu d’ombre, de jeu et de jardinage à proximité des terrains de sport et de jeu, au cœur, du quartier, à deux pas de l’école.
Un rêve de jardin partagé est né sur les hauteurs de Apt, dans le quartier Saint Michel. C’est par la création de l’association « ensemble à Saint-Michel » qu’un petit groupe de mamans accompagné par Eric de l’association Au Maquis se mobilise autour de différents projets, allant de la création d’un jardin partagé à l’organisation de cours de langue, en passant par des ateliers cuisine. L’objectif de ce chantier était – tout en répondant à un besoin immédiat – d’impulser une démarche et un intérêt public autour de lieux collectifs pour le quartier.
Un parc ouvert sur le paysage du Luberon se trouve au milieu du quartier, on y trouve un terrain de sport, une aire de jeu pour enfants, ainsi que quelques tables de pique-nique disséminées ça et là. Dans cet espace disparate, quelques maigres arbres ont du mal à protéger les usagers et visiteurs du torride soleil du Luberon, rendant l’espace peu accueillant dès les premières chaleurs. Le premier besoin est donc de créer de l’ombre, mais aussi de compléter l’aire de jeu, souvent sur-fréquentée. Reste aussi l’envie de pouvoir jardiner, en attendant de trouver une solution pour la création d’un vrai jardin partagé.
Lors d’un atelier sur place on identifie deux tables proches de l’école sur lesquelles il est possible de se greffer pour ériger une ombrière. À proximité, un talus herbeux pourra aisément recevoir des jardinières et quelques installations ludiques dans la pente.
La construction de la pergola, suivant une esquisse de principe, doit s’adapter aux décalages réels du terrain. Ça a été un jeu progressif de cordeau et de fausse équerre depuis son implantation jusqu’au réglage de la charpente in situ. Nous avions pré-fabriqué des platines métalliques permettant de fixer les poteaux sur les dalles de béton des tables de pique-nique. Entre les deux tables existantes, une plus petite table à l’échelle des enfants a été imaginée pour que « le banquet des minots » puisse voir le jour. Les enfants du quartier ont été les principaux constructeurs de ce petit mobilier. À la sortie de l’école, chacun s’emparait d’une chignole, d’une ponceuse, d’une équerre ou d’un crayon pour donner un coup de main. Pour commencer une dynamique de jardinage, nous avons construit, avec l’aide des mamans et des enfants, des bacs dans la pente et quelques jeux pour enfants.
Le chantier s’est déroulé au bon gré de la météo et du rythme scolaire, situé en face de l’école primaire de la cité Saint-Michel. Les enfants observaient, se questionnaient et s’enthousiasmaient, cramponnés aux grilles de l’école pendant les récréations. Une fois l’école terminée, ils sortaient nous rejoindre pour construire avec nous. Après s’être outillés ils venaient assembler les différents éléments de la pergola, de la table ou des bacs.
Malgré des moyens relativement modestes, ce chantier rempli d’énergie a été une bonne impulsion pour l’association habitante de Saint Michel pour leur rêve de jardin collectif. C’est un premier jalon de projet commun qui a permis de rassembler des acteurs institutionnels, ce qui est important pour la suite. C’est aussi le moyen de regrouper un bon nombre d’amis autour de la construction d’une structure vibrante aux détails amusants. Il y avait les amis d’Au Maquis : Eric, Marco, Adrien, Fanny, Philippe et Maud. Les copains constructeurs marseillais : Max et Eliott, ainsi que Goytom et Azad, qui étaient à ce moment-là en attente du statut de réfugié et dont l’impossibilité juridique de travailler ne les a pas empêchés d’apporter dynamisme et bonne humeur sur le chantier
Un énorme merci à tous.