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Entre début 2017 et le mois d’octobre 2018, le Collectif Etc a conçu et réalisé Le Rocher en collaboration avec le Collectif SAFI. Première « hospitalité » le long du GR2013, il a été imaginé avec le Bureau des Guides et l’Observatoire Photographique des Paysages (OPP) pour le Parc Départemental du Plateau de l’Arbois.

Comment vous y rendre ? Vous trouverez toutes les informations pratiques par ici :
>>> Mode-demploi-du-Rocher <<<

Ce Rocher est un observatoire du paysage, un objet métaphorique qui vous guidera dans les paysages alentours et en soulignera l’invisible. Cette forme complexe, ce caillou de bois brûlé, est une halte sur le chemin du GR2013. Il vous permettra de contempler le grand paysage anthropisé qui se manifeste par touche parfois subtile sur ce plateau métropolitain.

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1/4 – Imaginer tout doucement : deux années de recherches

Il nous a fallu un travail d’enquête assez long, de tâtonnements, de recherche et de maquette pour faire émerger le dessin du Rocher qui se dresse aujourd’hui sur le plateau. L’idée n’est pas née d’une commande mais d’une envie plus large embarquée par notre petite constellation d’acteurs marseillais. Soucieux de créer du récit dans tous les interstices métropolitains quels qu’ils soient, et pas seulement dans ses centre-villes touristiques, le Bureau des Guides a tenu la barre de cette volonté d’habiter les parcs départementaux traversés par le GR2013. L’itinéraire de cette aventure a été itératif, entre le temps passé sur place à prendre connaissance des lieux, de sa topographie, de ses histoires et celui passer à affiner les possibles techniques et fournir les documents nécessaires pour embarquer avec nous une maîtrise d’ouvrage aussi curieuse qu’exigeante.

Pour imaginer cet « observatoire du paysage », il nous a fallu  aller sur place, observer les cadrages possibles et commencer à imaginer le dialogue entre notre micro-architecture et son environnement. Nous avons alors parcouru les crêtes, découvert un tunnel, entendu le bruit électrique des lignes haute tension et presque senti le vrombissement des train à grande vitesse. Entre garrigue et lignes de paysage, nous avons cheminé ci et là pour trouver, finalement, le bout de sommet adéquat pour planter notre halte. Cette enquête nous mené à ce dessin de rocher, quelque part entre les émergences calcaires de la Provence qui essaiment comme des molaires et les structures d’acier triangulées des pylônes électriques. Une fois cette forme complexe trouvée, il a fallu chercher des solutions techniques et aboutir à un dessin convaincant aussi bien pour nous que pour la maîtrise d’ouvrage !

Cette méthode nous amène le temps d’un week-end à construire une grande maquette à l’échelle 1 les 22 et 23 mars 2016. Cette structure légère nous donne une idée des formes, des volumes et surtout des cadrages que l’on choisira pour déterminer la structure. Elle nous a convaincu de son emplacement et de faisabilité.

Deux ans plus tard, les formes de l’objet réalisé seront presque les mêmes que cette maquette d’étude !

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Nous avons par la suite outillé le Bureau des Guides dans son dialogue au long cours avec le département, montrant petit à petit l’intérêt d’une démarche qui essaimerait tout au long du GR2013 et tisserait des échos de part et d’autre de la métropole. Ce travail a même conduit à l’organisation d’un voyage « scolaire » des services techniques de la métropole à Bordeaux, avec nos amis du Bruit du Frigo et ces acteurs de longue date de la marche péri-urbaine. À qui confier l’entretien ? Où s’installer ? Qu’en pense l’Architecte des Bâtiments de France qui, nécessaire même au beau milieu du plateau, donnera son tampon d’approbation ? Le Rocher sera-t-il assez solide ? Peut-on s’ancrer au sol dans un parc ? Et le bois brûlé, n’est-ce pas trop dérangeant pour le public dans un paysage traversé d’incendies pas toujours dus au hasard ?

Nous avons donc écrit, dessiné, aidé à organiser des balades publiques pour structurer un dossier d’études autour de ce projet d’hospitalité. C’est aussi l’occasion de peaufiner les détails techniques et d’incarner nos premières intentions dans une matérialité plus précise. Parfois structure en bois ou en acier, parfois bardage de panneaux, de planches et même de tressage : le contexte d’un paysage sensible nous ont poussés à nombre de détours pour tenter de trouver un bon équilibre.

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2/4 – Un travail d’atelier

Cela ne nous arrive pas si souvent, mais le Rocher a été longuement mûri et préparé en atelier lors d’un chantier hivernal à Marseille. Si sa forme, ses cadrages et sa raison d’être sont intimement liés au contexte géographique, sa réalisation a été menée en intérieur. C’est un travail délicat composé pas à pas, assemblé pièce par pièce, sans toujours savoir bien comment tout cela allait s’ajuster. On a souvent croisé les doigts pour qu’advienne cette géométrie faite de triangles uniques et bardée sur mesure. La bête est ainsi composée de plusieurs morceaux : les facettes de ce vaisseau, équivalentes à plusieurs grandes chips de métal, ont été dessinées pour rentrer dans un camion de 20 mètres cube, pour être ensuite acheminée sur le plateau de l’Arbois.

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© Photos : Geoffroy Mathieu

3/4 – Installer le Rocher dans son habitat naturel

Une fois sur place, nous avons monté le Rocher sur cale. Comme une épave de camion à qui on aurait piqué les pneus, les cornières de métal pointant déjà dans les directions cadrées, on aurait dit un astronef rétro futuriste écrasé au milieu des herbes de la garrigue. Il nous a fallu un peu de temps pour ajuster le Rocher et le mettre sur pied. Avec un extincteur pas loin et les protections adéquates, nous avons soudé cette carcasse pour lui redonner sa forme complète.

L’Architecte des Bâtiments de France nous a confié avoir réellement compris le dessin de notre projet seulement une fois sur le site. C’est avec lui que nous avons entériné le choix d’une peinture gris métallisée filant la métaphore avec le pylône électrique tout proche. Nous n’avions pas soupçonné la difficulté de peindre le métal en extérieur, ni le temps de séchage nécessaire. Mais on a alors vu, dès la première couche, les cornières de métal fraîchement peintes en gris s’effacer devant le ciel pur de la Provence et les rayons d’un soleil éclatant.

Enfin, on a recouvert sa peau de bois brûlé. Avec les ajustements nécessaires, nous avons rempli ses facettes pour faire apparaître sa vraie silhouette. En peu de temps, le Rocher a pris cette couleur chocolat, le bois brulant servant entre autre de protection naturelle contre les éléments. Cet aspect brûlé a accentué les couleurs naturellement rosâtre du Pin Douglas, leur donnant une rougeur teintée de gris qui se reflète dans la terre meuble et les graviers calcaires du sentier tout proche.

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© Photos : Geoffroy Mathieu

4/4 – Plaques Pioneer et mise en récit

Depuis les départ, des histoires invisibles ont guidées la conception de ce projet. De l’aigle de Bonelli, espèce rare nichant aux alentours, au système complexe d’irrigation par le canal de Marseille, le paysage proche est fait d’un bon paquet de petits récits que le temps a sédimenté. Nous avons voulu en montrer certaines couches et révéler au public certains traits marquants qui composent cette histoire méconnue. Nous avons alors voulu réfléchir à une manière spécifique de traiter ces modestes « plaques informatives ». Tout absorbé dans cet univers aussi futuriste que caméléon, nous avons rapidement évoqué la piste des plaques Pioneer pour réaliser les nôtres. Nous avons alors appelé un nouveau partenaire : Gonzague Lacombe, de Surface Totale. Il a mené un travail de simplification des motifs pour apporter une touche d’abstrait aux textes écrits avec SAFI et laissé la suite à l’imagination et l’interprétation des futurs habitants du Rocher.

Non, on ne vous livrera pas les textes ici. On vous laisse mettre des chaussures de marche, vous armer d’un pique-nique et d’une casquette, et prendre votre topo du GR2013 pour vous rendre sur place.

Heureusement, nous avons pu utilisé un joker bienvenu grâce à l’utilisation de la machine-outil CNC (Computer Numerical Control). La machine et quelques jours de réglages nous ont permis d’obtenir ici ces plaques gravées dans la matière. Cet aluminium reprend la même teinte que la peinture du Rocher, dont on a peint l’intérieur des textes et des motifs, et nous espérons bien que la gravure permettra aux générations de 2450 d’interpréter encore à leur manière le sens et les usages de cet OVNI du paysage.

Un grand et profond merci à Giulio, Elliot, Eve et Valentine ! 
Merci à Gonzague Lacombe pour le travail sur les plaques et le fichier PDF.
Merci aux Films sur la comète pour le teaser inspirant.
Merci au Bureau d’Études Carrière et Didier pour les notes de calculs et les conseils.
Et une spéciale dédicace à Nicolas Mémain, fervent poète de l’interzone.

ENGLISH VERSION

Between march 2017 and october 2018, we’ve conceived and realized « The Roc », together with SAFI collective. That is the first « hospitality » of a serie of structures that’ll take place along the periurban walk created by Le Bureau des Guides du GR2013. Inspired from its landscape, it’s a mixed between hunting shelter, electric piles and local burnt forest. It aimed to explore, create and carry away people out of the usual places that make the Marseille’s metropolitan area.

« The Roc » is a landscape observatory, a metaphorical object that will lead you to the unknown surroundings and underline its invisible parts. That complex form, this stone made of burned wood and aluminium liked paint, will let you observe and understand some parts of this human-made natural environment.

We had great help from l’Observatoire du Paysage who add a participatory process hosted in the structure. Gonzague Lacombe conceived the graphic design of the informative signs and Les Films sur la Comète shot the trailer.

Please find all informations you need to get there through this link :

>>> Mode-demploi-du-Rocher <<<

1/4 – A dream growing slowly : two years of inquiry

We had two years of study to set up this project. None asked for it, but we conceived the all idea together with our marseillaise team led by bureau des Guides du GR2013 and go to the « Bouches du Rhône departement » trying to convinced them. Marseille is a unique, mediterranean, metropolitan area and has a very special bond to its nature surrounding it, made of scrubland running on top of inhabited hills and limestone protrusions everywhere like molar teeths. We have to explore these mixed « zoned » of wild vegetation and human activities : they are full of stories, geological drama, old factories, rare birds and motocross trails. « The Roc » is born of this couple of desire to create new narrative layer and build something that could host and inform its inhabitants.

For this very special observatory landscape, we had to go on site several times and explore its tights valleys that filled the « Plateau de l’Arbois », half and hour after the Aix-en-Provence’s TGV station. We found a tunnel, hear the noise of electric piles and almost feel the TGV’s humming from a distance. We met hunters and Bonelli’s eagle, we appeared here and there and finally found the perfect crown where to set up our halt. That led us to create a makeup model on site. With fragile sticks and a few help, our explores team started to create what is now the Roc, thinking of its appropriate scale and its adequate framing.

2/4 – Working at the workshop : winter times

Now we had to find a way to draw The Roc despite its complex geometry and its public space and outdoor context ! We lit many candles on Zaha Hadid grave to make it happen and cross fingers at the workshop. All these are unique triangles made of angle iron and carefully covered with douglas burned pine. These were assemble to form large chips that could fit in a small truck to climb on site.

3/4 – Free The Roc in its natural habitat

First we supported its assembled parts on wooden blocks and it looked like a spaceship wreckage, its angle iron already aimed in right positions. With appropriate protections and a fire extinguisher, we welded on site its parts and adjusted its legs. It had to point in very specific directions, and it tooks us a few time to set it up properly and give it its final Roc form. The architect of the « Bâtiments de France », whose job is to be shure architectural objects fit with their environment and sites’ memory, chose with us the color we used to paint angle irons. Obviously, he wanted to underline the metaphorical link we created between electric piles nearby and The Roc, something close to its galvanized steel. After the first coat of paint, we then saw its lines freshly painted disappeared in the very pure typical Provence’s sky and its sharp sunlight. Finally, we covered it with burnt wood, used both as natural protection and metaphorical expression of fires that regularly and drastically modify landscapes in this part of France.

4/4 – Pioneer plaque and narrative layer

From the beginning, invisible stories guided The Roc’s conception. From rare specie like bonelli’s eagle to complex irrigation system connected with the Canal de Marseille nearby, landscape is made of a stories’ network that time has sediment. We wanted to dig some of them out and explain some outstanding features in informative plaques. As usual, we wanted to find a specific and appropriate way to design them and incorporate it in our metaphorical frame. We soon found Pioneer plaque as a very motivating inspiration to do so, and call a friend to help us create some abstract design that could fit with both our information texts and that Pioneer inspiration. Once again with this project, it wasn’t easy to make it happen. Very expensive usually, aluminium engraving was made possible with the use of our CNC milling machine. We hope these will make possible for 2450 people to understand something of this landscape UFO.

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